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LE 21/04/2025 / Des métiers...d'hommes ?

Mélissandre, IUT EGLETONS + ENISE Centrale LYON

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"Plus ou moins diplômée d’un bac S option maths" — voilà comment je résumerais ma sortie du lycée. Je fais partie de cette fameuse promo 2020, celle qui n’a pas passé le bac à cause du Covid. Confinée chez mes parents, en pleine période de Parcoursup, j’avais envie de tout tenter, de tout explorer. Et c’est justement dans ce contexte un peu fou que m’est venue une idée encore plus folle : m’orienter vers le BTP.





C’était une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment, mais c’est le confinement qui m’a donné le déclic. Alors j’ai cliqué sur “envoyer” pour postuler à l’IUT Génie Civil et Construction Durable d’Égletons. Admissible. J’ai tenté le pari !




Promotion 2020-2022 IUT EGLETONS


Égletons a été une vraie révélation. Alors que mes camarades du lycée filaient en prépa maths-physique, moi j’apprenais la vie. J’ai découvert la différence entre une poutre et un poteau, entre le béton et le ciment (eh oui, je partais de très loin)… et j’ai adoré.
J’en garde des souvenirs précieux : une solide culture en génie civil, bien sûr, mais aussi des leçons de vie. Là-bas, j’ai appris à me connaître, à me positionner, à grandir.



Mon premier stage ouvrier en maçonnerie a été une claque

Pas seulement pour les bras, mais surtout pour la tête. J’y ai appris la résilience, la confiance en moi, et à m’imposer dans une équipe 100% masculine dans la petite entreprise de maçonnerie du coin.






Puis est venu le stage en bureau d’études structure.

J’ai pu mettre en pratique tout ce que j’avais appris en cours. Calculs, plans de ferraillage, dimensionnements d’armatures… c’était génial. Mais j’ai aussi compris une chose : passer mes semaines derrière un écran à calculer en boucle les mêmes maisons pavillonnaires, ce n’était clairement pas fait pour moi.






Alternance en école d'ingénieur


Après l’IUT, j’ai eu envie d’aller plus loin. Grâce aux conseils de mes enseignants, j’ai choisi de poursuivre mes études en école d’ingénieur à Centrale Lyon – ENISE. L’IUT m’avait clairement ouvert l’appétit pour le génie civil, et je voulais continuer à creuser, à apprendre… mais pas seulement en salle de classe. Ce que je voulais, c’était voir le concret, le terrain, les vraies problématiques. L’alternance s’est vite imposée comme la meilleure option.

Et c’est avec tout ce que j’avais appris sur moi-même pendant l’IUT que j’ai su reconnaître le poste idéal pour moi : apprentie chargée d’affaires chez Hydrostadium. Et c’est aussi grâce à tout le savoir théorique qui m’a été transmis par l’IUT que j’ai pu décrocher cette opportunité.




Chargée d’affaires en génie civil dans un bureau d’études spécialisé en hydroélectricité, concrètement, ça veut dire quoi ?

C’est participer à des missions de maîtrise d’œuvre, comme :

 -- La vérification de tenue mécanique de matériel hydroélectrique (conduite forcée)
 -- L'élaboration et la rédactrion d'APS, APD et DCE;
 -- Le suivi de travaux

Mais aussi à des missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage, telles que :

 -- Des études de stabilité de barrage ;
 -- Des inspections visuelles et des visites techniques ;
 -- Le montage de dossiers réglementaires (loi sur l’eau, autorisations environnementales…) ;



En termes de génie civil je suis comblée. Au quotidien je travaille sur des ouvrages impressionnants tant par leur volume de béton que par leur complexité technique. Les défis sont constants, les situations souvent inédites et ça nourrit autant ma rigueur de future ingénieure que ma créativité. Je suis sans cesse en train de chercher, de me documenter, d’explorer des bibliographies de chantiers pour trouver les meilleures solutions.
Si, à Centrale Lyon – ENISE j’ai d’abord revu les bases posées pendant l’IUT, j’ai ensuite développé de nouvelles compétences plus transversales : management, droit, gestion, mais aussi tout ce qui touche à la maîtrise d’œuvre (étude d’appels d’offres, suivi financier, planification...). Et tout ça a trouvé un écho immédiat dans mon alternance.

Et puis il y a l’aspect environnemental, central dans toutes les affaires que je traite chez Hydrostadium. Travailler sur des ouvrages en rivière, c’est une aventure en soi : entre les contraintes techniques et les impératifs écologiques, chaque projet est un défi. Un jour je dimensionne une passe à poisson et le lendemain j’apprends les périodes de fraye des truites ou l’hibernation des crapauds… et j’adore ça.

Pendant ce parcours j’ai aussi eu la chance de partir deux mois en stage au Kenya, au sein d’une filiale d’EDF, pour travailler sur l’étude de faisabilité d’un projet de barrage. Une expérience marquante qui m’a permis d’entrevoir, le temps d’un instant, la richesse et les perspectives qu’offre le travail en expatriation. Une aventure que je valorise aujourd’hui en présentant ce stage au Grand Prix de l’International de la Chambre de commerce extérieure, sous la bannière de Centrale Lyon – ENISE et d’EDF.




POUR CONCLURE

Si aujourd’hui je suis là où j’en suis, c’est en grande partie grâce à tout ce que j’ai appris et vécu à Égletons. Ce petit coin de Corrèze, que je ne connaissais pas du tout, a littéralement changé ma vie.

J’y ai vécu des années incroyables, les plus formatrices, les plus intenses, mais aussi les plus belles de ma vie. J’y ai fait des rencontres qui comptent encore aujourd’hui, des amitiés solides, et… un peu plus. Parce que non, je n’ai jamais vraiment refermé ce chapitre-là. Même si mon chemin m’a menée bien loin depuis, une partie de moi est toujours restée à Égletons.

Toujours dans les parages, on rénove une maison à deux depuis qu’on s’est rencontrés là-bas. Alors non, Égletons n’est pas qu’une ligne sur mon CV. C’est un endroit où j’ai grandi, appris, aimé et construit les fondations de tout ce que je suis aujourd’hui.


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Mélissandre BLOND _ IUT EGLETONS 2020-2022

contact@ancieniutegletons.fr

 

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