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LE 17/08/2016 / Stages et PFE

Extension d'une maternité au SENEGAL

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Oral de PFE au CHU de LIMOGES

Extension d'une maternité existante  au Sénégal : PF E2014

Explications de Christopher PEREIRA promotion 2014
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Avant toute chose, notre PFE découlait d’un besoin. En 1990, 189 pays ont signé un engagement. Ils doivent faire diminuer de manière considérable leur taux de mortalité infantile, néonatale et maternelle dans le but de répondre aux objectifs du millénaire avant fin 2015. Malgré cet engagement signé, le taux de mortalité est toujours trop important en Afrique subsaharienne. Pour exemple, 8 bébés sur 100 décèdent au Sénégal contre 2 bébés sur 100 en France.



De ce fait, ces objectifs ne pouvaient pas être atteints fin 2015 sans une aide de partenaires. L’un d’entre eux est l’association FSP (Formation Santé Partage Limousin), une association humanitaire qui a été créée en 2006 pour le développement des compétences dans les pays francophones. Elle a déjà œuvré en Afrique en fournissant du matériel médical et en collectant des fonds pour la construction de structure. Face à l’urgence de la situation, elle avait pour but de construire un pôle mère-enfant à M’Bour, une ville de l’ouest du Sénégal situé à 80 kilomètre au sud de Dakar. Elle a alors fait appel à l’IUT Génie Civil d’Egletons pour concevoir ce projet.
Notre projet de fin d’étude consistait à réaliser l’étude du projet de l’association. A partir d’une feuille blanche et en respectant des critères précis, nous devions concevoir le bâtiment, réaliser les plans et chiffrer la construction de l’ouvrage. Madame Guylaine FROISSARD co-présidente de l’association, et Docteur Fernand RAFFI co-président, nous ont tous deux expliqué ce qu’ils attendaient de nous.



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Pour concevoir notre maternité nous nous sommes appuyés sur certaines contraintes. Il fallait bien sur tenir compte de l’organisation propre au fonctionnement de l’hôpital. Il s’agissait d’une extension, nous devions donc également réaliser un bâtiment dont l’architecture se rapprochait de l’existant. Mais l’axe principal de notre réflexion se portait sur le fait de construire en Afrique, soit en prenant en compte des problématiques différentes de celles d’un bâtiment situé en Europe. Par exemple au Sénégal les prix ne sont pas spécifiques pour chaque lot, on parle de prix au m² de surface du bâtiment. De ce fait notre projet ne devait pas dépasser la surface correspond au montant prévu. Nous devions concevoir cette maternité en utilisant les techniques de construction employées au Sénégal. Il s’agit de construction essentiellement en maçonnerie. Pas de grue sur le chantier, pas de voile en béton armé ou de plancher prédalle, mais des murs en parpaing et des planchers poutrelles/entrevous aux portées limitées. Les moyens financiers et les techniques au Sénégal n’étant pas les mêmes que chez nous, nous devions également penser à l’entretien de l’ouvrage  exécuté qui se devait d’être facile et peu onéreux. C’est l’une des raisons qui fait que, malgré une température dépassant les 40 degrés à l’ombre, le bâtiment n’est pas climatisé. Il est muni de casquette en béton armé au dessus des fenêtres et de persiennes pour créer de l’ombre, comme on en trouve dans d’autres bâtiments Sénégalais. Pour nous aider, nous avons eu la chance de rencontrer l’entrepreneur local désigné pour la construction du projet. Il avait fait le déplacement en France, cela nous a été très utile pour nous imprégner de cette culture qui nous était inconnue.



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Une des difficultés que nous avons rencontrées tient du fait qu’il y avait plusieurs décisionnaires au sein de l’association. Comme c’est souvent le cas dans les projets de bâtiment, aussi bien en France qu’en Afrique, chaque décisionnaire à ses propres attentes et parfois même des attentes contraires à celles de son collègue. Ils se contredisent et comme nous ne les avions pas rencontrés tous en même temps nous avons été conduit à reprendre plusieurs fois nos plans. Il a fallu répondre au mieux à chacune de leur demande et parfois trancher pour continuer à avancer dans notre travail. Mais malgré cela une nouvelle difficulté s’est installée, la contrainte de temps. Rappelons que nous avions « carte blanche », c’est-à-dire que nous avons dû penser la totale conception du projet jusqu’au chiffrage, notre travail terminé devant permettre sa réalisation.  Un travail d’une telle ampleur sur un bâtiment en France prendrait des mois alors que nous ne disposions que de 3 semaines. Ici nous avons gagné du temps car le projet devait être simplifié au maximum pour être le moins cher possible, c’est la fonctionnalité qui était mise en avant. De plus, le bâtiment étant en Afrique, nous n’avons pas eu à effectuer d’étude thermique, de traitement d’aire ou encore de structure. Notons que l’aide de notre tuteur PFE Bernard Laubertie nous a été très précieuse dans l’organisation de notre travail et dans la prise de décision.
 
C’était très intéressant car très différent de ce que nous avions l’habitude de faire jusqu'à présent. Dans la conception du bâtiment que ce soit intérieurement ou surtout extérieurement il a fallu prendre en compte la culture africaine.  Nous avons beaucoup appris. Le projet était d’autant plus motivant qu’il était concret. Nous n’avons pas eu le sentiment de travailler sur un sujet de PFE mais sur un ouvrage qui allait se réaliser sur du court terme. La meilleure récompense que l’on puisse avoir est de répondre à un besoin, de savoir que le bâtiment que l’on a dessiné s’est construit et qu’il est utile à des familles en difficulté. Nous espérons un jour pouvoir aller à M’Bour voir le fruit de notre travail.


Christopher P

 

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