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LE 26/03/2023 / Des métiers...d'hommes ?

Hermance : NGE Génie civil en alternance en Licence Pro TP

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Depuis toute petite, j’ai toujours été attirée par le monde de la construction c’est pour cela que j’ai décidé de me spécialiser directement dans ce domaine, en intégrant une classe STI 2D architecture et construction. Il y a trois ans, j’ai obtenu mon bac STI2D AC qui m’a permis de découvrir les bases de la construction et m’a poussée à continuer dans ce domaine. Suite à ma dernière année au lycée, j’ai décidé d’intégrer un DUT génie civil.



J’ai par la suite été acceptée à l’IUT d’Egletons pour effectuer mon Bac+2. Grâce à ces 2 années et aux différents stages j’ai pu trouver mon domaine de prédilection. Dans un premier temps je me suis dirigée vers le bâtiment où j’ai effectué mon premier stage, chez Chazelle construction, une PME située à Saint Etienne. Pour mon deuxième stage j’ai décidé de me diriger vers le Génie civil, j’ai eu l’opportunité de partir en Suisse chez IMPLENIA. C’est là où j’ai réalisé que le Génie civil me passionnait d’avantage. Lors de ce stage j’ai pu participer à la construction d’une paroi anti-bruit et au projet  situé aux alentours du lac Léman. Pendant ce stage j’ai pu me mettre dans la peau d’un conducteur de travaux. J’ai toujours voulu faire ce métier et ce stage ma confortée dans mon choix.

C’est ainsi que j’ai décidé de continuer à l’IUT d’Egletons pour entamer une année en licence pro TP. Ce qui me plaît le plus est la partie Génie civil. C’est pour cela que j’ai décidé d’intégrer NGE GC à Tullins. Cette agence est plus particulièrement spécialisée dans la construction de ponts. Préalablement, avec ma tutrice nous avons pensé à créer une alternance en plusieurs étapes, dans un premier temps le but étant de passer un maximum de temps sur le chantier pour apprendre l’essentiel de la technique puis apprendre le métier de chef de chantier pour enfin découvrir et travailler avec le conducteur de travaux.

Mon Entreprise :

L’entreprise NGE « nouvelle générations d’entrepreneurs » est un groupe français dans le domaine du BTP, fondé en 2002. Le groupe emploie plus de 16 000 collaborateurs, pour un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros en 2021. Ils ont également un parc matériel très conséquent, adapté à tous les types de chantiers. NGE intervient sur l’ensemble du territoire français avec plus de 100 implantations et également à l’étranger. L’organisation est constituée de 13 régions multi-métiers, de grands projets et de plusieurs filiales spécialisées. Le groupe est également présent sur les grands projets structurants et des infrastructures de proximité.






Création d'un passage grande faune :




Le projet auquel je participe est la création d’un passage supérieur à grande faune à Torchefelon. Le but de ce type d’ouvrage est de pouvoir laisser passer la faune au-dessus d’une route ou d’un aménagement créé par l’homme. En l’occurrence dans notre cas ce passage supérieur surplombe L’ A48 qui est constituée d’une deux fois deux voies. Sur ce chantier il a été décidé de réaliser un PRAD. Ce type de tablier est constitué de poutres préfabriquées précontraintes par adhérence, surmontées d’un hourdis coulé en place d’environ 0,8 m. Le tablier comporte 2 travées, 1 pile centrale et 2 culées aux extrémités. La longueur totale de l’ouvrage et de 34 m, sa largeur 13m. Le tablier comporte 12 poutres par travée de 1,116 m de large. Sur ce projet le maître d’ouvrage est l’APRR et le maître d’œuvre Ingérop.




Sur ce chantier j’ai principalement effectué les tâches d’un maçon bancheur et les tâches d’un chef de chantier. La première chose que nous avons effectuée est la pile centrale. Elle comporte 4 pieux de 25 mètres de profondeur et de 1,2 m de diamètre.
Après l’intervention de NGE fondation, nous avons pu effectuer le recépage des têtes de pieux et le béton de propreté (10 cm). Ce béton est faiblement dosé et il est utilisé pour obtenir une surface de travail propre et plane. Après la mise en place du blindage et du terrassement, chaque pieu est recépé. Pour l’effectuer nous commençons par percer le pieu à 2 endroits de part et d’autre de l’arase inférieure du béton de propreté, puis nous mettons en place des écarteurs qui sont mis sous pression pour fissurer le béton. Si les étapes ont bien été effectuées, une fissure horizontale apparaîtra, ainsi nous pouvons enlever le surplus de béton.


La prochaine étape est la réalisation de la semelle. En parallèle une équipe de sous-traitants NPA s’occupent du ferraillage de celle-ci, cette même entreprise procédait à l’assemblage du ferraillage de l’ouvrage. Une fois le ferraillage de la semelle effectué, vient l’étape du bétonnage.
Les essais de convenance sont primordiaux durant cette étape, ils permettent de savoir si le béton est conforme. C’est pour cela que mon chef de chantier m’a donné la responsabilité de les effectuer. A première vue les essais sont relativement faciles à faire mais pour avoir de bons résultats il est important d’être minutieux et de connaître le mode opératoire. Pour la semelle il y a environ 26 m3 de béton C35/45 XA1 et j’ai effectué 3 contrôles :
 

Contrôle de la température :

 La mesure de la température est principalement effectuée pour s’assurer que le béton soit conforme aux spécificités qui définissent une certaine plage de température. En général elle se situe entre 10 °C et 32 °C.



L'essai d'affaissement :

Ces mesures sont effectuées à l’aide du cône d’Abrams qui permet de contrôler et de mesurer la fluidité du béton frais. Une fois l’essai réalisé cela nous donne une valeur d’affaissement qui permet de classer le béton en fonction de sa consistance de S1 à S5. Ici nous devons obtenir un S3 pour une valeur de 150 mm avec une tolérance de + ou - 30 mm (très plastique). Si l’affaissement est respecté, nous pouvons couler la semelle. A contrario, si les essais sont mauvais nous devons refuser la toupie. A chaque toupie je notais toutes les informations nécessaires au suivi de chantier.


Test en comrpession des éprouvettes :

J’effectue sur le chantier des éprouvettes béton qui seront par la suite testées dans le laboratoire pour vérifier la résistance à la compression.
 Dans le génie civil les essais ne sont pas à prendre à la légère est doivent être faits avec rigueur conformément à une norme spécifique.
 La prochaine étape est la création du voile de 56 m3, avec un béton C35/45 XF4. Contrairement à la semelle j’effectue le test de la teneur en air.
 


Teneur en  air :

Pour cet essai nous utilisons l’aéromètre qui mesure la teneur en air. Cet essai ne s’effectue que sur des béton XF2 et XF4. Il est nécessaire d’avoir de l’air dans le béton car il améliore sa résistance au niveau du cycle de gel et de dégel. Le volume d’air dans le béton fournit des espaces creux dans le béton qui agissent comme des réservoirs pour l’eau gelée, ce qui limite les contraintes et évite d’endommager le béton.


Bossages :

Nous continuons en créant les bossages d’appuis et de vérinage. Il y en a 4 sur chaque voile. Les bossages de vérinage sont là pour accueillir un vérin. Ils sont disposés de part est d’autre des bossages d’appuis. Les vérins viendront se positionner à cet endroit est permettront de soulever le tablier pour changer ultérieurement l’appui néoprène si nécessaire.








Etaiement provisoire du tablier :

 Ensuite nous pouvons procéder à l’étaiement provisoire qui va accueillir les HEB pour maintenir provisoirement les futures poutres. Dans un premier temps nous disposons les consoles qui vont permettre d’accueillir les décintreurs qui supporteront les HEB. Par la suite les poutres seront disposées sur les HEB et une fois le hourdi coulé nous pourrons, à l’aide des décintreurs, positionner les poutres sur leur emplacement définitif.




Poutres dalles du tablier :

Une fois la pile centrale crée nous effectuons à peu près le même mode opératoire pour les deux culées. La particularité des culées est la présence de bossage antisismique. Elles servent à empêcher que l’ouvrage se déplace pendant un séisme.
Les poutres ont été préfabriquées à Brive, 24 poutres d’environ 14 tonnes. Pour la pose de celles-ci, une opération coup de point nocturne a été planifiée. L’autoroute a été totalement fermée pour laisser place à une grue 130 tonnes.
Les poutres seront posées selon les préconisations de LOCAPAL afin que la structure soit stable pour la pose de celles-ci.
La dernière étape est la création du hourdis béton qui permettra de lier les poutres entre elle. C’est à ce moment-là que nous descendrons les poutres à leur emplacement définitif à l’aide des décintreurs.


Coupe transversale du tablier du PRAD.




Déroulement de l'alternance en Licence Professionnelle Travaux Publics :

Pendant ma période d’alternance j’ai eu la chance de participer à un super projet et m’a permis d’améliorer mes connaissances sur la partie Génie Civil. J’ai également eu la chance de travailler avec une super équipe. Contrairement aux préjugés une femme peut avoir une place sur le chantier, le monde du BTP reste accessible. Pendant ma période d’alternance je n’ai eu aucun problème pour m’intégrer, je suis fière de mon parcours et en aucun cas je ne regrette les choix que j’ai pu faire.



LinkedIn   : Hermance Blondel


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Contact : Richard LONJOU / responsable pédagogique LP TP  richard.lonjou@unilim.fr
 

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